Voir le rapport Synodal sur la Synodalité pour préparer le Dimanche Autrement
du dimanche 26 novembre de 9h15 à 10h30

Rapport Synodal

La paroisse Bx Antoine Chevrier organise, plusieurs fois par an, des temps de réflexion intergénérationnels, que l’on appelle Dimanche Autrement (DA). Ceux-ci se déroulent entre 9h15 et 10h30, avant la messe dominicale à l’église Saint Louis.
En plus de mener une réflexion collective, les objectifs sont de créer du lien, de la convivialité dans la paroisse, et d’ouvrir la communauté aux pratiquants non réguliers, en particulier les familles du caté. C’est pourquoi, les enfants du caté sont particulièrement invités ces jours-là, et le DA ainsi que la messe qui suit sont préparés en fonction d’eux.


Ce temps d’échange et de prise de conscience ne s’arrête pas à 10h30 h. Une intervention des participants au DA est toujours prévue pendant la messe, sous forme d’un mini-témoignage, compte-rendu ou d’une prière pour les adultes ; ainsi que d’une intervention des enfants.

Ces Dimanche-Autrement nous permettent de mieux nous connaitre et de partager des moments très riches : ils sont une source de dynamisme pour notre paroisse.

le dimanche de 9h15 à 10h30h (avant la messe) à la salle Jean XXIII, près de l’église Saint Louis

Compte rendu du dimanche 20 novembre : accompagnement des personnes en fragilité :

Accompagnement de personnes en fin de vie, témoignage de Jean Paul Maillet
  • Pour ma part dans ce que j’ai vécu, Je ne reprendrai pas ce terme d’accompagnement de pers en fin de vie ! En effet, je ne sais pas qui accompagnait qui…Ce qui me va mieux, c’est : j’ai fait un bout de chemin avec plusieurs amis…un chemin jusqu’à leur mort !
  • Trois amis nous ont quittés suite à des cancers. Deux récemment et un autre depuis un peu plus longtemps !
  • Avec chacun d’eux, j’ai vécu une route fraternelle riche et à chaque fois unique. QQ mots de cette route avec deux d’entre –eux.
  • Le 1er (10 ans de moins que moi) atteint d’une tumeur cérébrale, d’une très bonne forme, il est devenu très vite dépendant, avec une mobilité de plus en plus réduite !
    Jeanette et moi allions les voir ( lui et son épouse) régulièrement…comme quand il allait bien.
  • M’est venu un jour l’idée de lui proposer d’aller le chercher le jeudi matin pour venir ensemble à la messe de St louis à 9h. ( l’accès en voiture jusque devant la porte de la petite chapelle rendait les choses possibles). Je favorisais ainsi un espace pour lui et aussi pour son épouse qui en profitait pour sortir !
  • Nos R-V du jeudi, nous y avons pris gout l’un et l’autre…Moi, je lui disais que ça me boostait pour aller à la messe et lui me disait son besoin d’une prière communautaire. Lorsqu’il ne pouvait pas se déplacer, nos R-V du jeudi se passaient chez eux !
  • C’est au retour de la messe, que souvent chez lui autour d’un café, qu’il me parlait plus perso. Comme un jour de me dire, avec une certaine culpabilité, son coup de gueule vers un artisan qui ne s’adressait qu’à sa femme pour des travaux chez eux ! Je ne suis pas encore mort, avait-il lancé en colère !
    Je retiens de son emportement combien il est primordial de ne pas faire à la place…mais de donner toute sa place !
  • Malgré les troubles qui l’envahissaient de plus en plus, cet ami ne se plaignait pas…au rythme de la mort qui venait, et dont nous parlions librement, il me disait que le plus important pour lui était d’avoir le temps de faire le maxi pour que sa femme ait le moins de soucis possibles ensuite ! De l’ordinateur… au jardin, de la gestion des comptes…à la vente de la caravane… Que de relais il lui a passés ! Fin nov, (le dernier jeudi ensemble) il me disait sa déception de n’avoir pas fait le trie dans son atelier…mais que c’était trop tard, il ne pouvait plus.
    Devant sa mort proche qu’il ressentait, il me disait : Je n’irai pas jusqu’à Noël…regarde mes jambes ( de vrais poteaux d’œdème )mon père est mort comme ça… tu vois ! Moi je lui disais juste : c’est toi qui sais, c’est toi qui ressens ce qui se passe en toi. Entouré des siens il mourait la semaine suivante.
    Je retiens de ne pas faire faux bon, ou de ne pas se dérober quand une personne nous parle de sa mort toute proche…mais plutôt valider ce qu’elle nous dit.

2- -En aout dernier, un autre ami est mort, lui aussi après une maladie épuisante. Avec lui nous avions tellement vécu de choses ensemble, que c’est tout naturellement que nous avons poursuivi ce chemin vers sa mort…Chemin avec nos épouses mais aussi avec des temps privilégiés entre nous deux.

  • De lui j’ai reçu des leçons de lâcher prise. Lui très actif et meneur a dû s’apprivoiser à la dépendance et laisser les autres faire. Engagés ensemble dans un service…c’était difficile pour moi, pour lui, de lui laisser à la fois sa place et en même temps ne pas l’épuiser, comme par ex pour préparer des ordres du jour d’une rencontre. Nous pouvions en parler, nous frotter, nous apprivoiser et finalement mieux nous aimer…Là, vous voyez bien : qui accompagnait qui ???
  • Des derniers temps de sa vie, Je demeure particulièrement touché par la transformation de son corps, un corps meurtri, amaigri…J’ai accueilli dans le silence, son douloureux passage, quand il m’a dit sa souffrance de s’abandonner aux mains de soignants pour ses soins intimes. S’abandonner, comme un enfant s’abandonne aux mains de sa maman ! « Si vous ne devenez pas comme des enfants… » Cette parole, ça ne vous dit pas qq chose dans l’évangile ?
  • J’ai parfois accueilli son impatience devant sa mort qui, selon lui, n’en finissait pas de venir…Accueillir son ressenti là sans répliquer… ça que c’était bien difficile pour moi, car à mes yeux il avait tellement de bonnes raisons de ne pas se presser à partir !
    Je retiens que sur cette route là…la priorité est le silence et l’accueil du cœur !
  • Sur cette route commune, j’ai aussi reçu de lui la force de sa foi qu’il puisait dans la méditation des textes du jour
  • Lors du sacrement des malades, même si nous n’étions que qq uns, j’ai ressenti la force de notre communauté paroissiale, où ils étaient fortement investis l’un et l’autre…une force d’une communion invisible mais bien active et nourrissante !
  • Et puis 2 jours avant sa mort, où avec l’un des ses fils me tenant par l’épaule je lui ai dit : tu peux partir la relève est là…quel beau cadeau en retour, que son sourire…le sourire d’un ami prêt pour le départ…

Accompagnement de personnes en fin de vie, témoignage de Liliane Rembault

Celle de 94 ans à qui je porte la communion tous les 15 jours ne sort plus. Veuve sans enfant. Quelques neveux lui rendent service. Sa compagnie c’est le Pèlerin et la télé. « Je ne regarde plus les infos, ça m’angoisse je ne peux plus dormir ». Là aussi, la solitude est sa compagne.
Je reçois beaucoup de confiance de ces personnes. Nous cultivons une vraie amitié.
Accompagner c’est donner de sa personne. J’ai accompagné quelques années Marie souffrant d’un cancer du poumon. Nous avons eu beaucoup d’échanges, de silences, de partage, de prières. J’ai cherché à me faire proche, j’ai été affectée par sa souffrance et ses inquiétudes de laisser les siens, de sa peur devant la mort mais aussi de son espérance. Dans ce dernier après-midi dans la chambre, le chant : « Chercher dans ma vie Ta Présence »…Avec son mari et ses 4 enfants, nous l’avons accompagnée jusqu’au bout de son chemin. Oui Aimer et se savoir Aimé.
Et puisque c’est la journée du Secours Catholique, je rajoute quelques mots sur l’accompagnement de Jacqueline pendant 4 années. Après une vie très difficile (viol, alcool, la rue, prostitution) seule, ayant perdu de vue ses 3 enfants depuis une quarantaine d’années, elle est arrivée à la cité Jean Monnet par l’intermédiaire du Secours catholique qui a fait appel à notre équipe pour la visiter. Là, j’ai vraiment côtoyé la grande pauvreté en même temps qu’une confiance totale : j’avais les clés de l’appartement, la carte bleue… Elle ne sortait plus de l’appartement. Hospitalisée pour le covid, elle avait refusé la réanimation. Je téléphonais chaque jour au CH. pour avoir des nouvelles. Le dernier jour l’hôpital m’a appelé près d’elle. Elle a pu parler en allant à l’essentiel.
L’amour de Dieu nous façonne lors de ses rencontres.
Difficultés : Ecouter c’est faire silence en soi. Accepter que la rencontre parfois semble banale (qu’est-ce que je n’ai pas entendu, compris …) Accueillir les événements répétés, souffrances physiques, morales, les difficultés de la vieillesse (qui veulent souvent dire plus de choses et qui ne se comprennent qu’après ces répétitions. La personne y trouve sa réponse. Durer dans la durée : c’est souvent plusieurs années près des mêmes personnes. Impuissance, pas de réponse à apporter aux plaintes, (notre présence et notre silence sont parfois la réponse). Difficulté de faire le lien avec l’évangile.
Joies : Ce sont des réflexions entendues après la rencontre : je suis contente de vous voir…on a bien parlé.. ça fait du bien. Merci, merci, c’est le bon moment de ma semaine. Je suis soulagée, les évènements difficiles ont pu se dire. Quand il y a prière, partage d’évangile et communion, paix après le temps de prière. La confiance qui nous est donnée dans les récits de vie. L’amitié créée avec le temps.
Importance de la vie de l’équipe pour relire nos rencontres.

Compte-rendu du dimanche 11 novembre 2018
Compte-rendu du DA 11-11-2018
Compte-rendu du dimanche 19 novembre 2017